René Rémond : "Quand l'Etat se mêle de l'Histoire"
Le Tirailleur vous livre aujourd'hui un court éclairage sur un des dernier témoignages de l'éminent historien politique René Rémond, qui répondait à une série d'interrogations de François Azouvi dans un petit ouvrage intitullé : Quand l'Etat se mêle de l'Histoire.
Dans cet entretient d'une centaine de pages, réalisé fin 2005/début 2006, René Rémond pourfand ce que l'on appelle désormais les « Lois Mémorielles ».
Kesaco ?
Il s'agit des lois relatives à l'Histoire qui depuis la Loi Gayssot du 13 juillet 1990 concernant la Shoah, à la loi du 23 février 2005 reconnaissant un « rôle positif » à la présence française outre-mer, en passant par la loi du 29 janvier 2001 reconnaissant le génocide arménien de 1915 et par la Loi Taubira sur la traite négrière.
Ces lois selon Rémond, si elles répondent en partie à un « besoin de reconnaissance » émanant d'une partie de la Société, ont pour certaines suscité polémiques et vindictes de la part de tel ou tel groupe, lobby...ou tout simplement de la part de la communauté scientifique historienne...
La loi Taubira, a même permit (cela a tourné court heureusement), la mise en accusation du plus grand spécialiste de l'esclavage, j'ai nommé Olivier Pétré-Grenouilleau (merci le CRAN !!! bande de C..S), à qui l'on a reproché de contester l'appellation de génocide appliqué à l'esclavage...
Tout ce battage médiatico-polémiste a amené René Rémond et d'autres membres émnents de la communauté historienne a lancer un appel général pour l'abbrogation totale des « lois mémorielles », même la loi Gayssot...
Pou se justfier, René Rémond entend nous montrer à travers ce petit entretien, le côté néfaste de ces lois, bien plus grand que leur rôle positif (on ne peut nier qu'elles naissent dans l'esprit de personnes bien-pensantes...).
Ainsi, même si la loi Gayssot reste pour lui positive, elle affaiblit la position scientifique des historiens qui auraient recours à la loi pour contrer les negationnistes.
En ce qui concerne la loi sur le génocide arménien...elle ne sert strictement à rien...puisque peu en France osent nié son existance...et en plus, certains historiens qui s'interrogent sur la dénomination de « génocide » (avec intentionnalité de destruction totale des arméniens) peuvent être ennuyés par cette lois (le débat rappel Rémond n'a pas été totalement tranché...).
Enfin les deux dernières, les lois Taubira et celle sur le rôle positif de la présence française outre-mer...sont des lois de lobbying, qui se répondent l'une à l'autre, au mépris de l'Histoire. On entend ici reconnaître une Histoire Officielle, et l'on s'introduit dans le champs de l'hisorien à tort...en re-créant une Histoire Partisanne.
De plus René Rémond précise sa pensée. Pour lui, il ne s'agit pas de restreindre l'exercice de l'Histoire aux seuls historiens !!!
Non !
Mais l'on a jamais vu des parlementaires se prononcé sur la fission nucléaire...???
Cette boutade, le Tirailleur l'utilise pour mettre en exergue, le fait que chaque exercice scientifique demande au préalable un minimum de connaissance... On ne peut pas affirmer que l'esclavage est un génocide. Tout les philosophe grecques seraient derechef des génocidaires en puissance ! On ne peut pas affirmer (comme le fait de cr...n de Ribbe) que Napoléon aurait inventé les chambres à gaz...pfff...ou aurait inspiré Hilter !!!???!!!
Un autre danger selon René Rémond, aujourd'hui « des fractions de la population ont été érigées en entitées pour bénéficier indirectement d'une protection ciblée[...]C'est par là que notre débat déborde sur celui du communautarisme »... mais encore : « De nos jours, toutes inégalité est ressentie comme une injustice et demande rectification ou compensation, l'idée de discrimination positive étant éminemment le symptôme de cet état d'esprit. Réparer cette injustice est aujourd'hui devenu un impératif... »...ou aussi : « Le processus devient dangereux quand l'attachement à la particularité prend le pas sur l'adhésion à la généralité et devient un obstacle à l'ouverture sur l'universel »....
En bref, il peut conclure sur le nécessaire devoir d'Histoire qui doit passer avant le devoir de Mémoire que l'on entend nous seriner à toute les sauces... Il faut comprendre et ne pas juger hâtivement.
Malheureusement, René Rémond tire une conclusion peu encourageante à la fin de cet entretien : « Nous vivons pour l'essentiel dans le temps court. L'actualité l'emporte désormais su l'historicité. C'est ainsi. » !