Le Tirailleur Républicain

La nouvelle Internationale

 

Il y a plus de 15 ans, un chercheur en sciences politiques américain, Francis Fukuyama, nous prédisait avec délectation la « fin de l'Histoire », conséquence inévitable de la chute de l'idéologie Communiste. En effet, reprenant des idées ébauchées par Hegel et Marx, Fukuyama constatant que l'idéologie Capitaliste avait vaincu (par forfait...) le Socialisme, en concluait donc que désormais "un consensus universel" s'établirait et mettrait définitivement fin aux conflits idéologiques. En bref à court terme, plus de guerres, plus de dictatures, il n'y aurait plus qu'une seule et unique vision politique pour la Société Mondiale.


Raté !!!


Cet universitaire qui flirta avec les milieux néo-libéraux américains, qui fût un conseiller spécial de G.W. Bush, qui exorta Clinton a envahir l'Irak avant de désaprouver les gue-guerres de son sucesseur avait mésestimé un point fondamental.


Ainsi, durant la Guerre Froide, les deux parties en lice se livraient un combat à distance, soit par le biais d'alliés (pays soumis) dans des guerres sanglantes (Corée/Indochine-Vietnam) ou en par des moyens détournés, en "sous-main" (Amérique Latine/Afrique); soit par des évènements "idéologico-médiaphobiques" comme l'Affaire des Missiles de Cuba en 1962. Par définition, dans un combat, il faut avoir un adversaire,si possible bien identifié, c'était le cas. Les deux parties se comparant mutuelement à l'Antéchrist, diffusant leur propagande de paix dans leurs Etats, ce qui leur permettaient de manipuler l'opinion publique, qui du coup, leur laissait le champs libre... . Ainsi la chute de l'adversaire n'était pas pour autant un but à court terme, il fallait entretenir le suspens...puisque ce dernier leur donnait les moyens d'exister. Soit !

Mais patatra, le Communisme s'éffondre !!

Que va faire le Monde occidental, et son "fourrier" : les Etats-Unis ?

Il faut chercher un autre adversaire, à abattre, à stigmatiser, mais pas trop vite, et puis pas un adversaire trop dangereux ! On connait la suite... .

Dans les faits, la "Fin de l'histoire" n'aura donc été qu'une mode, passagère, fugace, car aujourd'hui il apparaît de plus en plus clair qu'une nouvelle idéologie, au contours très flous, se constitue peu à peu, en réaction au soi-disant "consensus universel" en vigueur.

Quelle est donc cette "Nouvelle Internationale" qui réussie à unir à la fois des Etats-islamiques et des Etats Socialistes d'Amérique latine ?


 

Cette "Cinquième" Internationale vient probablement de signer son acte de naissance ce mois de janvier 2007, avec les visites du président iranien Ahmadinejad aux pays d'Amérique latine qui se sont un à un convertis au "Christiano-marxisme", sous le regard parternel (et probablement vitreux...) de tonton Fidel. Récoltant les fruits de leur politique internationale, les Etats-Unis ont fait se rapprocher les pays appartenant à l'Alternative Bolivarienne qui concquiert peu à peu l'Amérique Latine (dernièrement l'Equateur et Le Nicaragua). Etant issue des divers mouvement révolutionnaires sud-américains, ces nouveaux dirigeants se font les champions de la salade de fruit politique. Ainsi ils mélangent sans vergogne Marxisme et Christianisme (Nicaragua), saupoudrent leur action politique d'une dose d'autoritarisme mystique, soyons fous, on peut même dire d'une sorte de césaropapisme latin (Chavez et ne parlons même pas de bientôt feu Fidel...), continuent la lutte égalitaire au profit des minorités indiennes (Morales), et osent s'élever contre l'omnipotence du dollars en usant d'un mix de populo-nationalisme de gauche (Correa en Equateur). Ce melting pot improbable a réussi à concquérir la moitié de l'Amérique du sud par le truchement des urnes. Ces nouveaux leaders de la Révolution Bolivarienne ont surfé sur la misère existante, ont bénéficié des politiques véreuses de leur prédécesseurs, et ont stigmatisé comme cause des malheurs de l'Amérique Latine les Etats-Unis (ils n'ont pas totalement tort). Pourtant s'ils sucitent énormément d'éspoirs parmis la population, ils semblent un à un se dirriger vers une politique de pure et simple opposition idéologique à l'encontre du nouveau "Grand Satan" (l'expression n'est pas anodine).


En effet, prenons l'exemple le plus choquant : Evo Morales. Ce leader des "cocaleros" de Bolivie arrivé au pouvoir dans la liesse et l'espérance. On ne pouvait qu'admirer cet homme et son combat, que l'on partage ou non ses convictions politiques(le Tirailleur a assisté a une de ces conférences françaises). Néanmoins, que dire aujourd'hui de ce pote de José Bové, de ce défenseur des libertés ? Il pactise avec le dictateur emblêmatique de l'échec du Communisme autoritaire : Castro, il plaisante avec le président rétograde (et peut-être terroriste) d'un Etat islamique qui applique la Sharia : Ahmadinejad !!! Ensemble, avec le farfelu Chavez qui déclare à propos de son ami iranien : "Nous pouvons dire que nous sommes une seule et même patrie...au fond, une seule et même Révolution", ils s'en vont combattre le tenant de l'odre mondial et son chef maléfique : G.W.Bush. Pourquoi se décrédibiliser ainsi ? Pourquoi privilégier l'affrontement avec les Etats-Unis et ne pas se concentrer sur les problèmes de son pays ? Certes cette visite du "cousin" iranien apporte son lot de bonnes nouvelles...pétrolières, mais bon, toujours dans le but de contrer l'influence américaine. Il n'est pas le seul à avoir des fréquentations douteuses. Le nouveau président du Nicaragua, l'ex guérilléro sandiniste nouvellement convertit au Christianisme a de nombreuses "casseroles au cul" ... .


Mais tout cela ne semble pas inquiéter outre mesure les populations qui leur font confiance démocratiquement (si l'on excepte celles de Cuba et du Vénézuela bien entendu). Justement, tout le problème est là, ces dirrigeants "révolutionaires-modérés" (Correa/Morales/Ortega), semble vouloir à tout prix "remonter" leurs électeurs contre les USA. Pourquoi ? On est tenté de se demander s'ils ne sont pas en train de nous jouer un mauvais tour à vouloir à tout prix se changer en des leaders anti-américains. Car s'ils se réclament (pour certains plus que d'autres) d'être des héritiers fréquentables de l'idéal Marxiste, ils sont en train de ressembler de plus en plus à de pâles immitations, mais après tout cela leur permet d'exister !

L'Histoire n'est pas finie, le combat des idéologies non plus, même s'il a fortement évolué et si leur intégrité a pris un sérieux coup dans l'aile.

 


http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Fukuyama


http://risal.collectifs.net/sommaire.php3



24/01/2007
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