Le Tirailleur Républicain

Hermann Rauschning : "Hitler m'a dit"

 

Aujourd'hui, quelques mots d'un classique pour ceux qui étudient l'Alllemagne Nazie, Hitler m'a dit de Hermann Rauschning, également auteur de la Révolution du nihilisme...

 


Voici la quatrième de couverture :

« Publié en 1939 comme un avertissement et un cri d'alarme, ce livre est un document d'histoire d'un intérêt capital, bien plus important pour la compréhension du nazisme que le très officiel Mein Kampf. C'est un Hitler en liberté qui se livre ici : à la fois politicien retors et visionnaire titubant, messianique et sentimental, fasciné par l'abîme qui le délivrera de son fardeau d'anxiété. Membre du parti nazi de 1926 à 1934, Hermann Rauschning a su comprendre, avec la prescience d'un compagnon de route désabusé, ce que tant de contemporains se sont obstinés à ignorer : la dynamique de l'une des pulsions révolutionnaires les plus puissantes et les plus destructrices de notre siècle ».


Avant d'entammer le résumé du livre(assez dure à résumer...), précisons que ce dernier a fait l'objet de nombreux reproches de la part de certains historiens, mais toujours aujourd'hui, on estime que ce texte est fondamental pour la compréhension du nazisme, tant on a l'impression que Rauschning fait part d'une réflexion « prémonitoire » à l'égard de la politique d'Hitler...


Rauschning était un conservateur allemand, très investit dans sa terre natale de Prusse orientale, il fut président du Sénat de Dantzig avant de démissioner en 1935, et de fuir en Suisse, en France, puis aux Etats-Unis...


L'avant propos des éditions Pluriel, fait par Raoul Girardet (spécialiste du nationalisme français) précise tout l'intérêt que peut avoir pour nous ce texe. Il rappel les difficultées du livre a être publié en 1939...interdit après la victoire nazie...jusqu'en 1945...mais il dut attendre bien longtemps avant d'être considéré comme il se doit par la communautée historienne...


Préface de l'auteur (fait en 1939!!!):


« Rien, je le crois, ne peut donner une idée de la tempête de révolutions qui s'abattra sur le monde, si jamais Hitler vient à triompher[...]si cet homme triomphe un jour, il n'y aura pas que les frontières de changées. En même temps disparaîtra tout ce qui, pour l'homme avait eu un sens ou une valeur. Et c'est aussi pourquoi cette guerre hitlérienne intéresse tout le monde sans exception. Elle est autre chose qu'un conflit européen à propos de questions politiques. Aujourd'hui « la Bête surgit de l'abîme », et tous, sans distinction de nationalité, les Allemands autant et plus que les autres, il faut nous coaliser en vue d'un seul et commun effort : refermer l'Abîme. »


I./ La guerre qui vient

Propos rapportés lors d'une entrevue d'août 1932, où Hitler s'exprimait sur la guerre cet « état naturel de l'homme », prédisant qu'elle engagerait cette fois çi tout la nation, et pas seulement des armées... Il faudra employer tous les moyens nécessaires pour l'emporter : « ataques aériennes massives, des coups de main, des actes de terrorisme, le sabotage, des attentats perpétrés à l'intérieur...[...]telle est la guerre future ».


II./ Une soirée et une matinée à l'Obersalzberg

Outre les déclarations du type « Nous devons être cruels » pour mener à bien le destin de l'Allemagne, soulignons ceci : « L'Allemagne ne sera vraiment l'Allemagne que quand elle sera l'Europe ».


III./ Politique orientale et nouvelle noblesse allemande

Il s'agit de dissertation sur la noblesse allemande, la nouvelle classe de dirrigeants censée être engendrée par le national-socialisme...de la part d'un spécialiste des questions agricole : Walter Darré, suivi par un discours d'Hitler sur l'aspect du futur « ordre social » dans lequel il explique la place dominante d'une future classe de seigneurs construite sur des bases biologico-politiques. Il souligne de plus que les classes inférieures ne devront surtout pas être éduquées, cela serait dangereux : « L'instruction générale est le poison le plus corrosif et le plus dissolvant que le libéralisme ait jamais trouvé pour sa propre destruction[...]Conséquents avec nous-mêmes, nous accorderons à la grande masse de la classe infériere le bienfait de l'analphabétisme »!!!

IV./ L'Antéchrist

Cette conversation datant du début 1933, marque selon l'auteur, les débuts de son éloignement progressif du parti. On peut résumer cette discussion par l'intention d'Hitler « d'extirper le christianisme de l'Allemagne ».


V./ Propos de table

A l'été 1933, Rauschning nous rapporte les visées sur l'Amérique latine de la part du nouveau Chancelier, ainsi que son amitié pour le Mexique, « terre allemande », avant de discréditer considérablement les Etats-Unis. Il parle ensuite de « l'arme nouvelle, l'arme spychologique », puis Rauschning se souvient à ce propos de la virulente diatribe à l'encontre des démocraties lancée par un certain Hanfstägel.


VI./ « Oui nous sommes des Barbares! »...

La scène se passe peu de temps après l'incendie du Reichtag. Hitler, s'ennervant contre certains de ses collaborateurs (bourgeois-nationaux du type Hugenberg) qui le prennent pour un « butor, un barbare ». Il répond à Rauschning : « Eh bien, oui, nous sommes des barbares, et nous voulons être des barbares. C'est un titre d'honneur? Nous sommes ceux qui rajeuniront le monde. Le monde actuel est près de sa fin. Notre tâche est de le saccager. » !


VII./ Café et petits gâteaux

Rauschning s'arrête un temps pour analyser la personnalité d'Hitler, soulignant sa capacité de passer d'un extrême à l'autre en un clin d'oeil : « il semblait que ce fut chez lui un besoin de haïr ».


VIII./ Enrichissez-vous !

Ici, l'auteur critique vivement les dérives d'un régime profondément corrompu...


IX./ Après le retrait de la SDN

Peu après ce retrait, Rauschning est allarmé par le risque de la guerre, alors que Hitler est aux anges : « <Notre choix est de vaincre ou de disparaître », il surrenchérît sur la faiblesse des démocratie « la démocratie est un poison qui détruit n'importe qu'elle entité nationale. Plus un peuple est fort et sain, plus sûrement il y succombe [...] on peut aisément le comparer à la syphilis »!


X./ Hitler dévoile sa politique extérieure

La scène se passe au début de 1934, Hitler parle tactique à propos de la guerre future, déclare ne pas compter sur un jeu d'alliance pour triompher avant de réaffirmer sa loi du plus fort :

« un empire nouveau ne pourra jamais naitre que dans le sang et par le fer, sous la contrainte de la volonté la plus dure et la plus brutale[...]Je forgerai le noyau d'acier d'un nouvel empire dont les liens seront indestructibles. L'Autriche, la Bohême et la Moravie, l'Ouest polonais ! Un bloc de cent millions d'hommes, infrangible, sans fissure et sans minorités libres ! Voilà le fondement solide de notre domination. Autour de ce bloc une confédération de l'Europe orientlae. La Pologne, les Eatats Baltes, la Hongrie, les Etats balkaniques, l'Ukraine, la région de la Volga, la Géorgie. Une confédération, sans doute, mais dont bien entendu, les partenaires n'auront pas les mêmes droits que les Allemands. Une union de peuples auxiliaires, sans armée, sans politique propre, sans économie propre. Et je ne pense pas un seul instant à faire à aucun de ces pays des concessions sur une base humanitaire. Par exemple à la Hongrie, pour la restauration de ses anciennes frontières. Je ne ferai aucune différence entre les amis et les ennemis. L'époque des petits Etats est révolue. Puis un autre système d'Etats vassaux à l'ouest : confédération de la Hollande, des Flandres, du Nord de la France. Enfin une confédération du Nord : le Danemark, la Suède, la Norvège »...


Puis, il abrode la politique démographique de l'Europe, disant en substance qu'il faudra diminuer d'une manière ou d'une autre la population européenne de 20 millions d'indivudus !!! « c'est un devoir de dépeupler », en particulier « arrêter la prolifération des slaves[...]l'instinct naturel commande à chaque être vivant, non seulement de vaincre son ennemi, mais encore de l'anéantir » !


XI./ Un jeu dangereux

Ici, Rauschning analyse les conditions qui ont rendu possible la « nuit des long couteaux »...


XII./ Lendemain de guerre civile

« Mon socialisme est autre chose que le marxisme. Mon socialisme n'est pas la lutte des classes, mais l'ordre. Qui nne représente le socialisme comme la révolte et la démagogie des foules n'est pas un national-socialiste. La révolution n'est pas un spectacle pour le divertissement des masses. La révolution c'est un dur labeur. La masse ne voit que les étapes parcourues. Mais elle ne connaît pas et elle n'a pas non plus à connaître qu'elle somme de travail secret il faut fournir, avant de pouvoir faire un nouveau bond en avant. La révolution n'est pa achevée, elle ne peut jamais être achevée. Nous sommes le mouvement, nous sommes la révolution perpétuelle. Nous ne nous laisserons jamais fixer et figer ».

Et à propos de Roehm et consort: « Ils ont dû subir la peine qui attend, chez moi, quiconque ne sait pas obéir ».


XIII./ Nouvelle société, nouvelle économie

« Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme. Si l'on dépouille cette doctrine de son dogmatisme judéo-tamuldique, por n'en garder que le but final, ce qu'elle contient de vues correctes et justes, on peut dire aussi que j'en suis le réalisateur[...]Le national-socialisme est ce que le marxisme aurait pu être s'il était libéré des entraves stupides et artificielles d'un soi-disant ordre démocratique ».

Un peu plus loin, il se déclare favorable au profit personnel, précise en fait que son programme économique n'est en fait « q'un trompe-l'oeil, un décor de notre théâtre » et qu'il ne faut donc pas le prendre à la lettre.


XIV./ Hitler est-il un dictateur ?

« Le droit est un moyen de dominer. Le droit est l'exercice du pouvoir transposé dans un langage juridique ». Pour Hiltler, l'art de gouverner se réduisait à l'art de conduire les masses :


« J'ai fanatisé la masse pour en faire l'instrument de ma politique. J'ai réveillé la masse. Je l'ai forcée à s'élever au-desus d'elle -même, je lui ai donné un sesn, une focntion. On m'a repproché de réveiller dans la masse les instincts les plus bas. Ce n'est pas cela que je fais. Si je me présente devant la masse acec des arguments raisonnables, elle ne me comprend pas; mais quand j'éveille en elle des sentiments qui lui conviennent, elle suit immédiatement les mots d'ordre que je lui donne. Dans une assemblée de masse, il n'y a plus de place pour la pensée. Et comme j'ai précisément besoin de créer une telle ambiance, parce qu'elle me donne seule l discours produiront leur effet maximum, je fais rassembler dans mes réunions le plus grand nombre possible d'auditeurs de toutes sortes et les contrains à se fondre dans la masse, qu'ils le veuillent ou non : des intellectuels, des bourgeois aussi bien que des ouvriers. Je brasse le peuple, et je ne parle que lorsqu'il est pétri en une seule masse ».



XV./ Magie noire et magie blanche

Hitler était mystique et irrationnel : « Nous sommes arrivés à la fin de l'Ere de la Raison. L'Esprit qui se déclare souverain est devenu une maladie de la vie[...]Notre révolution n'est pas seulement politique et sociale : nous allons assister à un boulversement inouï des concepts moraux et de l'orionetation spirituelle de l'homme ».

Par la suite, l'auteur s'arrête sur les délires raciaux de Hitler, qui entendait substituer la notion de « race » à celle de « nation ».

Enfin il parle un peu de l'antisémitisme d'Hitler, pièce maîtresse de son arsenal, moyen de propagande, il alla jusqu'à dire que s'il n'existait pas, il aurait fallu l'inventer, car « on a besoin d'un ennemi visible et non pas seulement d'un ennemi invisible ».


XVI./ Le tournant de l'Histoire humaine

Selon Hitler, le monde se travait un tournant décisif :« Le national-socialisme est plus qu'une religion : c'est la volonté de créer un nouvel Homme ». Dans la même veine, il révêle à l'auteur son intention de créer un ordre secret qui formerait la future élite amenée à dominer le monde...


XVII./ L'aire de l'aigle

Rauschning met en valeur le caractère « impérial » d'Hitler et les réussites successives dans l'établissement d'un pouvoir personnel autoritaire et adoré...


XVIII./ L'homme Hitler

Le dernier chapitre sonne comme un réquisitoire :

« Quiconque a vu cet homme en face, avec son regard instable, sans profondeur ni chaleur, quiconque a voulu fouiller ces yeux fuyants qui, derrière leur clarté froide, semblent verrouillés, sans arrière-plan, puis les a vus prendre brusquement une fixité étrange, a dû éprouver comme moi l'inquiétante sensation de se trouver en présence d'un être anormal ».

Le livre se termine ainsi :

« Hitler a accroché dans l'un des pièces de ses appartements quelques tableaux de nu. Il aime la peinture fignolée jusqu'au moindre cheveu et ce n'est pas d'un sentiment esthétique que relèvent ces tableaux. Mais ne veut-il pas seulement imiter le Grand Frédéric de Prusse qui feignait une aventure amoureuse avec une danseuse de ballet royal pour mieux duper le monde alors que ses troupes se péparaient à envahir la Saxe ? Frédéric de Prusse est présenté en effet comme le modèle préféré d'Hitler. Il se sent des affinités avec lui. Il lui fait le grand honneur de la reconnaître pour maître. Mais ce sentiment de vénération n'est lui-même qu'un truquage. C'est sa propre personne qu'il exalte en s'identifiant à son héros. Cet homme que l'on croit persuadé de sa grandeur quasi-divine, se montre reconnaissant de la moindre approbation, de la moindre flatterie. Il ne vit qe de flatterie, il ne trouve sa force que dans un climat d'enthousiasme extérieur. Et c'est précisément dans un cerlce de femmes que le sentiment qu'il a de lui-même se trouve au plus haut point exalté. Une ironie absurde veut que cet homme ne vive qu'entouré de dame mûres. Mais n'est-ce pas les femmes qui l'ont crée? ».



28/05/2007
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